Valence, capitale de la Drôme, bénéficie depuis quelques années d’un renouveau brassicole aussi discret qu’effervescent. Les microbrasseries s’y sont multipliées, portées par des brasseurs passionnés et le désir croissant des Valentinois de siroter des bières locales, identitaires et authentiques.
En parcourant la ville ou les alentours, difficile de ne pas remarquer la diversité des bulles disponibles chez les cavistes, dans les bars à bières ou même sur les étals des marchés. Mais comment choisir sa microbrasserie, connaître les spécificités de la scène locale, ou débusquer les adresses qui valent le détour ? Voici un tour d’horizon pétillant.
À Valence, le choix d’une microbrasserie dépend autant de votre palais que de votre curiosité ! Pour un amateur de blondes désaltérantes, inutile de frapper à la porte d’un spécialiste de bières barriquées à 10 % vol. Voici quelques pistes pour sélectionner l’adresse qui vous correspond :
Un conseil : interrogez les brasseurs ! Ils adorent partager leur passion et vous orienter vers la bière qui titillera le mieux vos papilles, voire composer un coffret découverte sur mesure.
On l’oublie souvent, mais la Vallée du Rhône fut, jusqu’au XIXᵉ siècle, une région prospère pour la culture du houblon et la fabrication de bières. À Valence, la fameuse "Brasserie des Alpes" brassait déjà à la fin du XIXᵉ, puis la production disparaît peu à peu, rattrapée par la montée des géants industriels comme Kronenbourg et Fischer.
Ce n’est qu’à la fin des années 2000 que la scène locale se réveille, portée par La Brasserie du Pilat (installée non loin, à Saint-Julien-Molin-Molette !) et la toute jeune Brasserie de la Pleine Lune (Chabeuil, 2009). En 2015, Valence voit éclore plusieurs adresses qui comptent aujourd’hui : La Brasserie des Trois Becs, La VRAC (Valence Regain de la Bière Artisanale Citoyenne), ou encore la microbrasserie L’Ale’O.
Selon Bière Mag, le département de la Drôme compte aujourd’hui plus de 25 microbrasseries, dont une bonne douzaine à moins de 30 minutes de Valence – un chiffre en hausse de 30 % depuis 2018 !
La diversité des brassins à Valence impressionne, du plus classique au plus insolite. Voici une grille de lecture pour mieux vous y retrouver :
Fun fact : lors d’une édition du Festival de la Bière de Valence, une brasserie drômoise a lancé une bière à base d’abricot local, clin d’œil à l’un des fruits emblématiques du département !
On compte actuellement une demi-douzaine de microbrasseries à moins de 10 km du centre de Valence, et près du double en incluant la périphérie nord et sud. Quelques adresses à découvrir :
Retrouvez la carte interactive et les horaires de chaque brasserie sur le site de Bières en Marches.
Valence, à l’instar d’autres villes moyennes dynamiques, cumule désormais les trois modèles de brasserie :
| Type | Production annuelle | Distribution | Particularités |
|---|---|---|---|
| Microbrasserie | < 2 000 hl | Locale, sans intermédiaires | Production manuelle, lots éphémères, forte identité |
| Brasserie artisanale | 2 000 à 10 000 hl | Départementale/régionale | Recettes variées, équipe réduite, circuits spécialisés |
| Industrielle | > 50 000 hl | Grande distribution | Standardisation, volumes, prix bas |
À Valence, si Kronenbourg et Fischer restent sur les étagères des grandes surfaces, la quasi-totalité des bars indépendants et caves à bières misent aujourd’hui (au moins en partie) sur la production locale, majoritairement micro ou artisanale.
Rien n’égale la découverte d’une vraie brasserie, où senteurs de malt et cuves chatoyantes flirtent avec le brouhaha des conversations. Une visite type ? Voilà à quoi s’attendre :
Les plus ? Certains soirs, ateliers accords mets-bières, initiations à la zythologie, ou même concerts et food trucks devant la brasserie l’été.
Les microbrasseries valentinoises n’hibernent jamais, et rivalisent même de créativité niveau animations :
Le circuit court, ce n’est pas juste un slogan pour draguer les locavores. À Valence, il s’agit d’une vraie philosophie, presque militante, qui fait écho à l’essor de l’agriculture bio dans la Drôme.
Petite anecdote : pendant la crise du Covid, la vente directe a sauvé le chiffre d’affaires de nombreuses microbrasseries drômoises… et fait découvrir à des milliers d’amateurs l’existence de brasseries “au coin de la rue”.
La bière et le vin longtemps considérés comme rivaux ? Plus du tout à Valence ! Les caves à vin, flairant l’engouement pour la bière artisanale, concoctent désormais des gammes pointues de bières locales.
Les caves emblématiques valentinoises comme Le Cellier des Gourmets, La Cave Chevalier ou Cave Surprise collaborent directement avec les microbrasseries pour organiser des dégustations croisées, vendre les brassins éphémères, et même proposer des soirées accords mets-bières-vins.
On assiste à une hybridation bienvenue : les brasseurs valentinois intègrent parfois le raisin drômois dans leurs recettes (bières au marc de Crozes-Hermitage, ou vieillies en fût de Syrah), tandis que les sommeliers se mettent à la zythologie.
Comme le confiait récemment Pierre Sabatier, caviste à Valence, à France Bleu Drôme Ardèche : « Aujourd’hui, nos clients veulent un produit local, artisanal, qui raconte une histoire – que ce soit une Syrah du Rhône ou une bière d’ici. »
La microbrasserie de Valence ne cesse d’innover, portée par un public de plus en plus curieux et exigeant. Quelles tendances dessinent la prochaine vague ?
Le ferment commun ? L’envie de rapprocher encore davantage l’artisanat brassicole des amateurs. À Valence et dans sa région, la bière – en barre comme en balade – n’a pas fini de créer des moments de partage, tout simplement.