Les défis à l’horizon pour les jeunes brasseries
Montée en puissance ou plafonnement ?
La filière craft reste fragile, le marché n’est pas extensible à l’infini. On note d’ailleurs un ralentissement de la création de brasseries en 2023 (Source : syndicat Brasseurs Indépendants), avec plusieurs fermetures dans la région. Les raisons ? Augmentation du coût des matières premières (+21 % sur le malt entre 2021 et 2023, Source : FranceAgriMer), hausse de l’énergie… et une concurrence rude.
La tentation du « plus gros, plus vite » guette, mais l’expérience montre que les brasseries n’ayant pas bâti leur clientèle locale ni investi dans la formation souffrent d’un taux de fermeture supérieur à 15 % au bout de trois ans (Source : APESA, 2022).
Formation et professionnalisation : l’atout maître
- Des initiatives comme le Diplôme Universitaire de Brasseur à la Faculté des Métiers de Valence romanoise (créé en 2022) participent à l’élévation du niveau d’exigence local, et facilitent la mutualisation des compétences.
- Les brasseurs s’ouvrent de plus en plus à la formation continue, mais la transmission des savoir-faire reste souvent informelle (stages, journées d’immersion entre pairs).
La capacité à innover, mais aussi à maîtriser la réglementation (hygiène, DLUO, fiscalité sur l’alcool) devient vitale. Plusieurs acteurs valentinois regrettent le manque de soutien spécifique aux petites brasseries, comparé à l’aide apportée au secteur viticole par exemple.
L’écologie en filigrane : consignes, local, économie circulaire
La consommation de bière « responsable » progresse. Les consommateurs valentinois, bien ancrés dans la tendance locavore, attendent des initiatives marquées : contenants consignés, collecte de bouteilles, recyclage des drêches (utilisées comme alimentation animale par plusieurs brasseries locales ou compost par l’association Compost et Territoires de Valence).
- Des projets pilotes de consigne de bouteilles (testés notamment par La Valentinoise sur quelques AMAP locales depuis 2023).
- Réutilisation des déchets céréaliers pour produire du pain ou de l’énergie, en partenariat avec des boulangers ou la centrale de méthanisation du Malpas.
La jeune filière du houblon local, avec sa quinzaine de planteurs répartis entre Valence et Alixan, amorce sa structuration. Les brasseries y voient un enjeu d’image, mais aussi une opportunité pour créer de nouvelles recettes et réduire leur empreinte économique et écologique.